- BAALBAKI (L.)
- BAALBAKI (L.)BAALBAKI LAYLA (1938- )Romancière libanaise, Layla (ou Leila) Baalbaki, née au sein d’une famille musulmane traditionaliste, publie, à vingt ans, son premier roman, An Ahya (1958,traduit en français sous le titre Je vis ), suivi d’un essai sur la jeunesse arabe. Deux ans plus tard paraît Al-Aliha Al-Mams kha (Les Dieux monstres ) ; ces dieux représentent les valeurs périmées qui écrasent l’individu au lieu d’aider à son épanouissement.Je vis connut un succès immédiat. À la révolte de la jeune fille arabe contre un système de valeurs patriarcal et conservateur s’ajoute le drame de l’incommunicabilité. L’héroïne, Lina Fayyad, déçue par son père qu’elle découvre pharisien et sans scrupules, reproche à sa mère sa passivité, sa lâcheté, sa soumission au mâle. Pour se sentir vivre, elle travaille dans une agence de presse, s’inscrit à l’université, mais partout elle se heurte à l’incompréhension d’une société qui veut maintenir la femme dans un ghetto et qui la considère comme un être inférieur. Et l’aventure amoureuse qu’elle tente pour s’affranchir ne lui apporte qu’une désillusion de plus, car son amant, un Italien communiste, ne voit en elle qu’une bourgeoise révoltée et perdue dans son rêve d’égalité et de liberté. Lina n’est plus qu’un “ cadavre condamné à vivre ” qu’un suicide manqué laisse échoué. Quant aux héros des Dieux monstres , ils voient dans la mort le terme à leurs tribulations.
Encyclopédie Universelle. 2012.